Orgueil et préjugés (Jane Austen)

9782264048837
 
Angleterre, sous le règne de George III. M. et Mrs Bennet, couple faisant partie de la bonne société anglaise, ont cinq filles en âge de se marier : Jane, Elizabeth, Mary, Catherine et Lydia. Leurs mariages sont d'autant plus nécessaires que suite à une disposition testamentaire, c'est le cousin des Bennet, M. Collins, qui doit hériter de leur propriété à la mort du père. D'où l'intérêt de Mrs Bennet pour un jeune voisin de très bonne famille, M. Bingley, qui vient d'emménager  avec sa sœur et un ami, M. Darcy, dans un domaine proche du leur, à Netherfield. C'est à partir de cette rencontre que la vie des filles Bennet va changer...
 
J'avais beaucoup d'a priori sur Jane Austen, je me suis toujours attendue à quelque chose d'un peu trop fleur bleue à mon goût, au vu des sujets de ses romans et des adaptations ciné qui ont pu en être faites. Mais je me devais de lire ce grand classique qu'est Orgueil et préjugés malgré tout, et quelle ne fut pas ma surprise! Ce roman dépasse incroyablement mes attentes, en allant bien plus loin qu'une simple évocation des sentiments amoureux de jeunes filles en fleur. On assiste à la présentation fidèle d'une époque, où les mondanités étaient le maître-mot pour monter dans l'échelle sociale : bals, mariages d'argent... Mais on assiste aussi à une critique assez mordante des mœurs de cette même époque (fin XVIIIème - début XIXème siècle), où l'on devait se marier et être éduquée selon des codes sociaux rigides et où la femme n'avait pas son mot à dire quant au choix de son futur mari. Et cette critique se fait par l'intermédiaire d'Elizabeth Bennet qui refuse en bloc tous les codes sociaux de son époque pour vivre comme elle l'entend, en s'amusant de ces codes d'ailleurs, et tant pis si elle est une honte pour sa famille, du moins pour sa mère. La critique de cette société intervient également dans la description et le comportement de certains personnages, plus ou moins mondains, qui, à trop vouloir faire bonne figure, en deviennent superficiels et donc totalement ridicules. Une forme d'ironie subtile, que je dirai même féminine (car très discrète), présente dans les dialogues entre les personnages (notamment entre Elizabeth et M. Darcy), vient de plus renforcer cette vision critique de la société : Elisabeth assume ses différences, et les fait bien savoir, pour mieux s'affirmer en tant que jeune fille émancipée. Seul bémol à cette lecture : la fin, trop attendue et trop sympathique,qui gâche un peu mes attentes, même si elle n'en est pas moins cohérente et, dans un sens, tout à fait fidèle à l'esprit de l'œuvre.
 
Jane Austen est donc ma grosse lecture-surprise de l'été; je me suis d'ailleurs déjà procuré Raison et sentiments, afin de continuer la découverte de cette romancière inattendue!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire