Walking Dead Tomes 1 à 15 (Robert Kirkman, Tony Moore et Charlie Adlard)

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Rick Grimes, policier de son état, se réveille un beau jour de son coma causé par une balle. Il découvre alors rapidement que l'hôpital dans lequel il se réveille, ainsi que la ville, sont envahis par des morts-vivants. Il retourne chez lui, découvre que sa femme, Lori, et son fils, Carl, ne sont plus là. Pensant qu'ils sont toujours en vie, il décide de partir pour Atlanta où il suppose qu'ils se sont rendus, les parents de Lori habitant dans cette ville. C'est le début des aventures de Rick, qui doit apprendre à survivre face à des hordes de zombies pour retrouver (ou pas) les siens, et peut-être d'autres survivants...

Walking Dead est un comic-book qui s'est imposé rapidement comme un incontournable. Pourtant, à la lecture des premières pages du premier tome, rien ne semble particulièrement original pour expliquer cet engouement : apparition de morts-vivants, personnage principal qui se réveille d'un coma et qui découvre l'ampleur de la catastrophe...
Il faut attendre quelques pages de plus pour comprendre où va se situer l'intérêt du scénario - ce qu'explique d'ailleurs Robert Kirkman, le créateur et scénariste, en postface du deuxième tome -, qui se place bien au-delà d'une simple histoire de zombies : ce qui prend dans cette histoire tout son intérêt, c'est de découvrir comment l'Homme parvient  tant bien que mal à vivre, ou plutôt à survivre, face à la catastrophe (catastrophe qui pourrait prendre une forme tout autre que celle des morts-vivants d'ailleurs).  Et cette nécessité de survie va parfois montrer à l'Homme, et plus particulièrement à Rick et à ceux qu'il rencontre au fil de ses aventures, que le monstre n'est pas toujours celui que l'on croit. C'est ce qui permet la présence et la description de personnages extrêmement intéressants, complexes, qui vont évoluer de manière plus ou moins négative au fil du récit, dans cette logique de survie qui les a radicalement transformés et qui les transforment encore.
Au niveau graphique, le style de Charlie Adlard est simple mais efficace : les personnages et les scènes sont extrêmement vivants et réalistes. Certaines scènes sont présentées dans le moindre détail, pour rendre l'atmosphère des lieux et nous ancrer au mieux dans cette scène, tandis que d'autres scènes sont présentées de manière minimaliste, pour mieux mettre en évidence ce qui importe à ce moment précis : la réaction d'un personnage, l'apparition de quelque chose de fondamental à la survie (nourriture, armes...). C'est vraiment cette alternance de scènes qui selon moi rendent toute la vivacité aux graphismes. Les scènes les plus gore, quant à elles, restent sobres et n'en font pas trop dans la violence et le sanglant, ce qui est bien sûr rendu de manière plus probante par l'utilisation de l'encrage noir et blanc plutôt que de l'encrage couleur. En cela, le dessin respecte parfaitement l'idée originelle du scénario : s'intéresser à la survie face au mort-vivant plus qu'au mort-vivant et au déchaînement d'horreur qu'il sous-entend. On sent d'ailleurs, au fil des tomes, une évolution dans le trait de crayon qui me semble de plus en plus fin et fouillé qu'auparavant, ce qui donne encore plus d'intérêt aux graphismes. 
Seul reproche que j'aurai pour l'instant à faire : le manque de précision quand des ellipses sont faites dans l'histoire. Il se passe ainsi parfois plusieurs semaines, plusieurs mois... sans que l'on ne s'en rende facilement compte, et il faut donc un petit temps de réflexion pour se remettre dans le fil du récit. C'est d'ailleurs un défaut récurrent chez Robert Kirkman, qui m'a également frappé dans Marvel Zombies ou dans Wolf-Man. Mais cela reste tout de même relativement minime en comparaison des nombreuses qualités scénaristiques ou graphiques.
 
Walking Dead est en tout cas une de mes grosses découvertes BD de l'année : pour preuve, j'ai dévoré les sept premiers tomes en quelques mois (alors que les comics édités chez Delcourt coûtent tout de même une petite fortune...) et je suis déjà pressée de lire le huitième tome. Tout tient vraiment la route, autant l'histoire que le dessin. On s'attache aux personnages, notamment car ils représentent vraiment ce qu'il peut y avoir de meilleur comme de pire chez l'être humain. Et je trouve ça très fort de réussir à décrypter aussi magistralement le comportement humain au plus proche de ce qu'il est - ou pourrait être - dans ces conditions inhabituelles de vie. Comme vous l'aurez compris, je conseille vivement cette lecture ! Par contre, il faut penser à vendre un rein dès le troisième tome si l'on compte arriver au treizième un jour (enfin, il y en aura sûrement d'autres entre temps)...   
 
MAJ du 14 janvier 2012 : Le huitième tome, bien que toujours sympathique, est assez décevant au niveau scénaristique car ce qu'il se passe est plutôt attendu... Cela m'a refroidie pour l'achat immédiat du neuvième tome, mais je me suis décidée dernièrement, et le scénar' redevient intéressant. Résultat, tomes 10 à 14 achetés et lus dans la foulée !
Nouveau coup de mou dans le tome 14 : je commence à avoir l'impression d'un éternel recommencement dans la vie de nos personnages : de la mort, du renouveau avec des rencontres de survivants, puis de nouveau de la mort... Je verrai ce que ça donne à la sortie du tome 15 le 15 février 2012, mais là, ça m'ennuie un chouia...
 
MAJ du 16 février 2012 : Je viens de lire le tome 15 qui est sorti hier... Comment dire ? L'éternel recommencement refait des siennes, puisqu'après une période de chaos et de deuil, on est de retour à une période d'accalmie et de reconstruction, jusqu'au prochain tome... J'en viens limite à préférer la série TV qui se renouvelle davantage; d'ailleurs faudra que je fasse une chronique à son sujet dès la fin de la saison 2 !
 
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