Les aigles de Rome (Enrico Marini)

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Après avoir travaillé comme dessinateur avec nombre de grands scénaristes de la BD franco-belge contemporaine (Jean Dufaux pour Rapaces, Stephen Desberg pour Le Scorpion…), Enrico Marini se fait lui-même scénariste dans Les aigles de Rome, dont le premier tome est paru en 2007, et dont voici un rapide résumé (j’ai lu les deux autres tomes parus, mais je ne veux pas en dire davantage) :
 
743 urbe condita (11 avant J.C.) : les Romains, sous l’égide de l’empereur Auguste, arrivent à soumettre les peuples de Germania. Sigmar, un prince chérusque, leur donne alors son fils Ermanamer en otage. Renommé Gaius Julius Arminius, il est confié, pour faire son éducation, à l’un des fidèles compagnons d’Auguste, Titus Valerius Falco, qui a lui-même un fils du même âge, Marcus. Les deux adolescents vont commencer à s’entraîner ensemble, en devant suivre la discipline de fer dictée par un ancien légionnaire qui est devenu leur maître d’armes.
Au fil des épreuves difficiles qu’ils vont rencontrer suite à cet entraînement, la rivalité proche de la haine qui les sépare au départ (relations politiques particulières entre les deux peuples, coutumes différentes, jalousies et compétition…) va se transformer en une amitié fraternelle, pour le meilleur et pour le pire…
 
Narrativement, sachant que c’est la première fois que Marini « prend la plume », il réalise à mon goût un bon début : l’histoire est cohérente, facilement compréhensible, et crée très vite une atmosphère réaliste qui correspond bien à la thématique historique de son récit. Soit, je n’ai pas non plus fait des recherches extrêmement poussées, mais il me semble qu’on entre efficacement dans le contexte de la Rome antique de cette époque.
A ce souci de cohérence et de réalisme s’ajoute une histoire tout à fait intéressante, tissée de conspirations, de violence, de sexualité..., à la fois typique de cette époque et des choix scénaristiques habituels de Marini en tant que simple dessinateur. De ce fait, on est vite happé par ce qu’il se passe, et l’on suit avec intérêt les aventures de Marcus et d’Arminius au cours de leur évolution.
 
Graphiquement,  Marini reste fidèle à lui-même : des dessins et des couleurs soignés, qui renforcent l’atmosphère réaliste de son récit. Tout est dans le souci du détail, des décors jusqu’au physique des personnages qui restent parfaitement identiques au fil des planches. On sent vraiment que c’est un dessinateur perfectionniste, qui a pris le temps de parfaire son style et de le rendre personnel. Ce style, pour cette raison, n’a fait d’ailleurs que s’améliorer depuis ses débuts : il faut regarder, par curiosité, Olivier Varèse, sa première BD parue en 1990 (avec au scénario notamment Thierry Smolderen, avec qui il a collaboré ensuite pour le Gipsy) pour voir le chemin parcouru !
 
Une série BD que j’ai appréciée : Marini a plutôt pour l’instant bien réussi son passage au scénario, soutenu par son style graphique toujours aussi beau et soigné. En espérant que cela continue dans les prochains tomes !

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