Oz


 
 
Titre original : Oz
Pays : Etats-Unis
Créateur : Tom Fontana
Date de première diffusion originale : 12 juillet 1997 (arrêtée en 2003)
Date de première diffusion française : 9 décembre 1998
Nombre de saisons : 6
Nombre d'épisodes : 53
Acteurs récurrents : Kirk Acevedo (Miguel Alvarez), Ernie Hudson (Leo Glynn), Terry Kinney (Tim McManus), Rita Moreno (Soeur Peter Marie), Harold Perrineau (Augustus Hill), J.K. Simmons (Vern Schillinger), Lee Tergesen (Tobias Beecher), Dean Winters (Ryan O'Reilly), B.D. Wong (Père Ray Mukada), Lauren Velez (Dr Nathan)...
Synopsis Allociné : Oz. Oswald. Pénitencier de haute sécurité. Emerald City. Quartier expérimental de la prison créé par le visionnaire Tim McManus qui souhaite améliorer les conditions de vie des détenus. Mais dans cet univers clos et étouffant se recrée une société terrifiante où dominent la haine, la violence, la peur, la mort. Où tout espoir est vain, où la rédemption est impossible. "Oz est l'endroit où je vis. Oz est l'endroit où je vais mourir, où la plupart d'entre nous vont mourir. Ce que nous sommes importe peu. Ce que nous allons devenir ne compte pas" explique le narrateur, Augustus Hill, depuis sa cage en verre. Bienvenue dans l'antichambre de l'enfer.
 
 
Oz, c'est la série TV que j'avais envie de découvrir depuis longtemps, mais sans oser, à la suite de certains commentaires que j'avais pu lire ou entendre qui la présentaient comme ultraviolente, au point de n'avoir aucun autre intérêt. J'aime malgré tout me faire mon propre avis, j'ai donc commencé le visionnage il y a quelques mois.  
 
 
Alors bien sûr, c'est une série très violente : mettez les détenus les plus dangereux existants dans une même prison, ils ne risquent pas de faire une farandole ou des colliers de perles. Que cette violence soit physique ou psychologique, elle est omniprésente, faisant de la vie de chacun une survie de tous les instants. Seule manière de s'en sortir : être plus fourbe (comme Ryan O'Reilly, l'irlandais qui n'appartient à aucun "clan" et qui se sert de tous pour parvenir à ses fins - mon personnage préféré, parce qu'il reste très sensible et humain sous ses attitudes de sacré pourri) ou plus brutal (ce qui arrive à Tobias Beecher, avocat condamné pour un homicide involontaire qui va devoir devenir un monstre pour survivre  dans les premières saisons, que j'apprécie aussi particulièrement) que les autres pour s'imposer .
 
Mais derrière cette violence, et grâce à un autre personnage génial, Augustus Hill - qui est le narrateur de chaque épisode ou presque - , nous découvrons l'envers des conditions de vie carcérales aux Etats-Unis (on se doute bien sûr que ce n'est pas le seul pays concerné). Elles peuvent faire de l'homme le plus civilisé une bête sans foi ni loi, devenant beaucoup plus dangereux au fil du temps qu'à son arrivée.
Il est évident qu'un détenu a souvent quelque chose à se reprocher au départ (exception faite des cas de condamnations à tort), mais la longueur des condamnations est parfois absurde quant au délit initial. Ainsi, l'on découvre, au fil des épisodes, des petites saynètes présentées de manière très cynique par Augustus. Elles montrent le délit réalisé par chaque personnage important dans Em City et la condamnation que ce délit lui a valu : où l'on découvre qu'un simple vol coûte parfois plus cher qu'un meurtre...
Dysfonctionnements des procès, des conditions de détention, d'éducation pour un retour à une vie "normale" à la sortie, de la surveillance des détenus..., tout y passe pour mieux dénoncer ce système aliénant, malgré la meilleure volonté du monde de certains hommes pour rendre les choses vivables (notamment Tim McManus).
 
Pour donner plus de force à cette dénonciation de tous les instants, un regard sociologique sur Oz est donné grâce à la description minutieuse de microsociétés formées par les divers clans : afro-américains, latinos, italiens, musulmans, aryens, bikers, homosexuels... Chacun a son chef, son activité au sein de la prison, ses règles à suivre, ce qui crée bien sûr des tensions meurtrières entre et dans les clans lorsque des jeux de pouvoir s'instaurent au centre de tout ce microcosme carcéral complexe et inhumain.
La série dépasse alors la dénonciation des conditions des détenus pour atteindre celle des travers des détenus eux-mêmes, qui choisissent trop souvent la facilité permise par la violence au détriment du dialogue et de la réflexion - dénonçant d'une certaine façon l'Homme plus généralement et l'ironie pessimiste de sa situation, puisque c'est à cause de sa civilisation qu'il devient inhumain - .  
C'est vraiment cet aspect que j'ai trouvé passionnant et qui m'a touchée le plus : il nous met face à des hommes qui, contrairement à ce que l'on pourrait penser, essaient de vaincre leurs démons, leurs dilemmes, pour obtenir leur rédemption et redevenir des êtres humains à part entière à l'intérieur même de leur cage créée par leurs semblables. Certains des détenus en deviennent même attachants, tandis que d'autres n'en deviennent que plus antipathiques...
 
Cependant, j'ai quand même trouvé les deux dernières saisons moins intéressantes : la violence y est en effet devenue un peu trop gratuite à mon goût. De plus, le dernier épisode m'a laissé une petite sensation d'inachevé, comme si certains éléments de l'intrigue de départ n'avaient pas trouvé de résolution suffisante...
 
 
Oz est donc, comme vous l'avez déjà sûrement compris, une série que j'ai adorée : il ne faut en fait pas s'arrêter sur son aspect violent, mais s'attacher à tout ce qui est décrit, avec beaucoup de justesse, derrière cette violence bien souvent banale dans ce genre de milieux. Attention tout de même aux âmes sensibles, elle reste très choquante : meurtres, viols, violences psychologiques, parfois à la limite du supportable, sont légion...
Encore une nouvelle pépite qui vient d'HBO en somme !

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