Le savon (Francis Ponge)


Nationalité de l'auteur : Française
Publication originale : 1967
Publication de cette édition : 2006
 Edition : Gallimard L'Imaginaire
Nombre de pages : 128
Prix : 7 euros
Quatrième de couverture : "Si je m'en frotte les mains, le savon écume, jubile... Plus il les rend complaisantes, souples, liantes, ductiles, plus il bave, plus sa rage devient volumineuse et nacrée... Pierre magique ! Plus il forme avec l'air et l'eau des grappes explosives de raisins parfumés... L'eau, l'air et le savon se chevauchent, jouent à saute-mouton, forment des combinaisons moins chimiques que physiques, gymnastiques, acrobatiques... Rhétoriques ? Il y a beaucoup à dire à propos du savon. Exactement tout ce qu'il raconte de lui-même jusqu'à disparition complète, épuisement du sujet. Voilà l'objet même qui me convient."


Francis Ponge m'est familier depuis que j'ai étudié à la fac son recueil de poèmes en prose le plus célèbre, Le parti pris des choses, publié en 1942, dans lequel il décrit de manière totalement nouvelle notre quotidien, celui des objets ou des aliments comme le pain, le cageot, l'huître... Il leur donne, grâce à la poésie et aux jeux sur leur signification et leur étymologie, un sens nouveau, empli de beauté et de surprise. 

C'est en suivant cette idée qui forge toute sa conception poétique qu'il écrit ensuite Le savon. S'il a choisi cet objet, c'est parce qu'en 1944, quand il débute ce projet, il est devenu introuvable en raison de la guerre et des privations. 
Le résultat en est un "recueil" qui regroupe tous les tâtonnements, au fil des années, qu'il a réalisés pour obtenir, progressivement, le poème en prose qu'il désirait. On découvre donc le poète au travail, qui réfléchit, manipule, transforme, ajoute... De ce fait, il est parfois un peu désagréable d'avoir l'impression de lire toujours les mêmes choses, mais lorsqu'on arrive à la fin et qu'on reprend le début du projet, on se rend compte du travail qu'a demandé un simple poème en prose, ainsi que toutes les idées qui en ont découlé et qui ont fait avancer encore davantage la conception poétique de Ponge (il a ainsi réalisé une pièce de théâtre à ce sujet qui aurait dû être jouée). Tout ce travail progressif est également ponctué des commentaires et des questionnements de son auteur, pour ne le rendre qu'encore plus intéressant à découvrir. 

Le savon a donc été une lecture très intéressante, même si parfois rébarbative : cet ouvrage met en effet vraiment en lumière tout le travail poétique réalisé par Ponge au fil des années, afin de donner à un de nos objets du quotidien, le savon, une valeur si inattendue.
Cela faisait longtemps en tout cas que je n'avais pas lu de poésie, il est grand temps que je m'y remette plus régulièrement ! 



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